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Le 1er festival des médias de demain, l’événement de l’année qu’il ne fallait pas zapper.

Une trop grande réussite du premier festival Médias en Seine, organisé par Les Echos et Franceinfo. Au point que beaucoup de monde est resté dehors. Radiopub a réussi à se frayer un chemin pour assister à plusieurs conférences, dont voici quelques insights.

Intelligence Artificielle & Info, la révolution Bloomberg

 

John Micklethwait, rédacteur en chef de Bloomberg (l’une des plus grosses rédactions au monde) explique la révolution qu’a constitué l’introduction de l’#IA au sein de sa rédaction.

L’intelligence artificielle peut aider les journalistes à identifier des histoires qui prennent de l’importance, des alertes en ligne. Ensuite c’est aux journalistes de valider ou pas l’info.

« Au début, l’utilisation de l’IA dans la rédaction a fait un peu peur aux journalistes, mais très vite, ils ont compris l’intérêt et ont été rassurés».

« Il ne s’agit pas de remplacer les journalistes par l’IA, mais de faire travailler les journalistes avec l’IA. L’IA est pratique pour les taches répétitives ».

 » Les Robots [qui aident les journalistes à faire le boulot de base] rendent le journalisme plus intéressant, mais plus difficile aussi ».

Chez Bloomberg, les journalistes vont très prochainement utiliser des enregistreurs vocaux capables de transcrire les notes par écrit.

 

Les médias engagés

« Du sens pour l’audience et pour les salariés : une satisfaction à la fin de la journée» Adrien Labastre de Golden Network.
« La contrainte nourrit la créativité ».
« Sur les médias engagés, la monétisation de contenus, le brand content qui partage les mêmes valeurs apporte un supplément de sens ». Axelle Tessandier (WondHer by Golden, un média créé uniquement sur Instagram).

« A l’avenir, 1/3 des contenus seront interactifs »
« Une communauté a beaucoup de talents à partager »
Le média engagé est une offre éditoriale adaptée aux goûts du public.
« Le contenu c’est l’essentiel, Instagram n’est qu’un canal de diffusion ». « On observe un ré-équilibrage entre contenus et canaux de diffusions ».

 

La TV du futur

@DelphineErnotte (France TV) @ndetavernost (M6) @gillespelisson (TF1) @maxsaada (Canal+) et @JustineRyst (@YouTube)

« C’est le lien social, comme le rdv sociétal du JT, qui assurera l’avenir de la TV ». @gillespelisson « Moi je crois que la TV du futur c’est sa capacité à créer du lien social ».

« La publicité adressée (délinéarisée) rapporte plus que la pub linéaire (sur la TV classique ). »

La plateforme SALTO, en réponse à Netflix, donnera l’accès à toute la VOD française.

« Le media global est incontournable, mais long à mettre en place ». « On transforme de plus en plus @canalplus en plateforme digitale »

Les groupes de TV linéaires français demandent aux pouvoirs publics une équité des règles (diffusion des films le samedi comme Netflix…) pour pouvoir résister à la concurrence des #GAFAN et créer de la valeur.

 

Bienvenue dans l’ère post pub ! (Bearing Point)

En quelques années, 70% des revenus publicitaires de la presse ont disparu.

Les GAFA ont investi massivement dans des place fortes de captation du marché qui vont continuer et perdurer, avec notamment 75 milliards de R&D dépensés cette année.

« Les médias qui ont vécu par l’algorithme sont tués par
l’algorithme », décrit Nicolas Reffait, notamment en
parlant de Buzzfeed ou Mashable, qui souffrent depuis plusieurs mois.

« L’excellence opérationnelle est indispensable, notamment la gestion des clients chez les GAFA », ce qui pourrait être dupliqué pour les abonnés dans les médias. Les nouvelles technos sont des leviers d’amélioration de la performance.

La voiture connectée, autonome, un nouveau potentiel de cerveau disponible qui intéresse beaucoup d’acteurs.

Les GAFA commencent à comprendre qu’il faut développer un schéma de contenu traditionnel, plus de sécurité de l’information. Cela occasionne des recrutements massifs et donc une baisse de la rentabilité et une chute du cours de bourse.

Les nouveaux 4P médias :

  • Premium : engagé, nouveau format narratif, avec un fort USP…
  • Plateform : business model hybride, blockchains
  • Performance : plus pointu sur l’analyse de datas pour mieux servir l’utilisateur, plus de pertinence, pas de négligence (capping, retargeting mal ciblé, mauvais planning stratégique, mauvais message au mauvais moment…).
  • Partners : agir de concert entre acteurs du même secteur, travailler sur des objectifs conjoints, conjuguer les efforts plutôt que partir divisés.

 

Mercedes Erra, Presidente exécutive d’Havas Worldwide et co-fondatrice de BETC

« Notre métier consiste à rendre les choses publiques, à changer les comportements, la perception. Les gens ont voté Macron parce qu’ils pensaient que c’était bien ».

« Regardez qui achète quoi et intéressez-vous aux vieux qui regardent la télé ».

« Il n’y a pas que le digital…si j’utilise les médias traditionnels ce n’est pas parce que je suis un dinosaure, mais parce que je regarde les chiffres ! ».

« Le consommateur ne sait pas se passer de la publicité ». Mais la relation a changé, le monde a changé (cf Carrefour et la campagne Act for Food).
« Dans la pub, quand on a du talent on arrive à précéder la tendance ».
« Une marque c’est 1/ un bon produit, de la qualité et 2/ une entreprise qui respecte, qui traite bien les gens ».

« La communication consiste à donner une image du produit avant l’expérience client ».
« C’est l‘imaginaire qui mène le monde. Il faut créer un imaginaire pour construire une marque ».
« Aujourd’hui le parcours du consommateur est complexe, avec beaucoup de points de contacts. Il faut être partout mais dire une seule chose fondamentale. Par exemple, les vidéos de sécurité au départ des vols Air France ont connu un succès phénoménal et ont fortement impacté l’image de la marque avec le concept « Air France is in the air » ».

 

Stitcher, la monétisation de l’audio

Erik Diehn, CEO de @Stitcher : « La consommation des #podcasts suit la courbe de croissance de l’équipement en smartphones et touche une audience plus large que la #radio aux US ».

Erik Diehn (Stitcher) : « Le podcast est intime, on délivre des informations directement dans les oreilles… On développe l’intimité avec l’audience. »

Avec la pub, les animateurs de podcasts perdront-ils la proximité avec leurs auditeurs ? « C’est une possibilité », reconnaît le PDG de Stitcher, qui dit cependant que plus il y a de contenus avec des publicités et plus les podcasts payants sont attractifs.

Erik Diehn (Stitcher) prend l’exemple de l’excellent podcast Today Explained de @voxdotcom pour la monétisation. « Dans un #podcast de ce type, les gens prêtent attention au message pub avant le programme pour ne pas manquer le début ».
Aux USA, le host-read est le format pub qui cartonne. L’annonce pub en pre roll avec la voix de l’animateur marche bien mieux qu’un spot pub.

Erik Diehn (Stitcher) : « Il y a 10 ans, personne aux US n’écoutait de podcast. En 2013, 38Mio (avec Serial qui a marqué un changement), et aujourd’hui 73Mio d’Américains écoutent des #podcasts».

Erik Diehn (Stitcher) : « Je pense que les podcasts vont devenir un marché pesant plusieurs milliards assez vite. »

La publicité et le brand content restent les premières sources de revenus pour les podcasteurs.

« Les #poscasts permettent d’avoir un temps d’attention plus important, un revenu (CPM) plus important et sont des désormais présents partout (Pandora, Spotify, Stitcher) ».

 

Pub ou abonnement, quel business model pour le podcast ?

« Le business model de @majelan sera proche de celui de @Stitcher: un mix de contenu gratuit et des contenus premium sans pub pour des abonnés à la Netflix » @mathieu_gallet

Interrogé sur le montant de sa levée de fonds, Matthieu Gallet dit qu’il lèvera « des millions, mais nous ne sommes pas aux États-Unis ». Matthieu Gallet dit aussi vouloir vendre de la donnée.

Binge Audio décrit aussi un modèle mixte entre publicité et surtout le brand content (marques et institutionnels) qui représente la principale source de revenus.

« Quand on regarde l’âge moyen de nos podcasteurs, c’est plutôt autour de 25 et 49 ans, soit plus jeune que la moyenne de nos auditeurs, qui tourne autour de 50 ans » décrit @schick_serge, parlant de Radio France.

Avec l’argent de la publicité, Serge Schick explique qu’il a pu lancer les podcasts natifs à Radio France et financer les coûts de bande passante.

Pour @BCGabrielle, les auditeurs payeront pour du contenu de très bonne qualité. « C’est possible, car les façons de concevoir le fait de payer évoluent énormément ».

Interrogé sur la part de marché de Radio France sur le podcast, @schick_serge botte en touche : « nous n’avons pas de données publiques ».

Pour @schick_serge il faut différencier les #media : +25% de confiance dans la #radio versus -42% pour les #réseauxsociaux.

Selon Serge Schick, la diffusion d’une pub en pre roll des podcasts Radio France (commercialisé par TargetSpot) n’a pas eu d’impact négatif sur les audiences qui continuent de progresser.

Le co-publishing de podcasts natifs sera une tendance à venir selon Serge Schick.

Avec 16 milions de téléchargements par mois, les podcasts de Radio France représentent 2 à 3% de l’écoute mondiale (Binge environ 1 Mio de téléchargements par mois).

Sur Stitcher il n’y a que 5 spots par heure. C’est beaucoup moins que sur les stations de radios (30 spots par heure). Mais s’il y a trop de pub, les auditeurs iront sur les plateformes payantes. (Et Stitcher gagnera sur les 2 tableaux).

 

Quel modèle économique pour l’info ?

« Il faut étirer la marque vers de nouvelles activités comme des pétales, mais sans aller trop loin », décrit Pierre Louette (PDG Les Échos) qui croit en une vaste diversification pour que les médias survivent.

« Les médias ont fait l’erreur de tout mettre en ligne gratuitement » estime John Micklethwait, rédacteur en chef de l’agence Bloomberg.

« C’est la qualité qui nous rend pérenne », renchérit @LouettePierre, interrogé sur un potentiel « Netflix de la presse ».

 

Notes de Michel Colin – Mediatic Conseils